Sophie Lacroix
Directrice des Relations et de l’Éducation internationales et Correspondante nationale auprès de la CONFEMEN
Enfant, j’ai eu la chance d’aller dans une école primaire publique à vocation artistique, l’école Sacré-Cœur à Sherbrooke, Québec. J’y ai appris la musique, la danse, l’art dramatique et les arts visuels. À 12 ans, après mon parcours dans cette école, je savais déjà que ma mission de vie était de contribuer à ce que tous les enfants de la planète puissent avoir accès à une éducation de qualité, notamment par le biais des arts et de la culture. Je poursuis donc ce rêve depuis…
Ainsi, dès mon arrivée au Nouveau-Brunswick il y a 18 ans, on m’a donné les ailes pour innover, passant de l’enseignement en salle de classe à la création de programmes d’artistes à l’école, à la réalisation d’un projet de société d’envergure et maintenant, par le biais de mon travail en éducation et en francophonie internationales.
D’un autre côté, je crois fermement que le voyage forme l’individu… Dès que j’ai l’occasion, je prends mon sac à dos et je visite les 4 coins de la planète pour en découvrir ses beautés, mais surtout m’exposer aux différentes cultures, apprécier la différence et apprendre des autres.
De quoi être vous la plus fière d'un point de vue professionnel? De qui ou pourquoi?
Je crois que ma plus grande fierté sur le plan professionnel est d’avoir réussi, en collaboration avec mon équipe et avec l’appui inconditionnel de mes superviseurs, à rassembler et à mobiliser des centaines de partenaires, tant communautaires qu’institutionnels autour d’un projet commun, soit la Politique d’aménagement linguistique et culturel en éducation du Nouveau-Brunswick (PALC).
Ce projet a permis à ces partenaires de se doter de nouveaux mécanismes de collaboration, d’apprendre à se connaitre, de développer un langage commun et de mettre en place des actions concrètes pour contribuer à une éducation de qualité pour les jeunes francophones de la province.
Cette initiative se vit au quotidien depuis déjà 10 ans… Elle se renouvelle chaque année par des initiatives novatrices, notamment par la stratégie de communication grand public Créons la suite (visitez notre site web et notre page Facebook!) et le Laboratoire d’innovation sociale ayant comme sujet l’engagement citoyen jeunesse. À ma façon et toujours en mode connexion cœur/raison, j’espère avoir contribué à la pérennité et à l’essor de la communauté acadienne et francophone du Nouveau-Brunswick.
Quelle est votre vision du Canada atlantique dans 10 ans? Quelle est notre plus grande opportunité maintenant?
Ma vision du Canada Atlantique dans 10 ans se veut celle d’une grande région qui a su rassembler ses forces pour innover. À mon avis, les provinces du Canada Atlantique ont beaucoup à offrir et gagneraient à travailler davantage de pair, tant sur le plan social, culturel qu’économique. J’aimerais que l’on mise sur la créativité des gens, sur l’appui aux microentreprises, sur l’immigration et l’ouverture sur le monde, sur des mesures écologiques, sur la cohésion sociale et l’appréciation des différences de même que sur des collaborations inter et multisectorielles pour assurer un avenir prometteur à notre région. L’éducation est certainement un élément clé pour y arriver.
Quel est votre apprentissage le plus profond de cette année?
Au cours de la dernière année, j’ai eu à organiser un évènement d’envergure internationale, la 58e session ministérielle de la Conférence des ministres de l’Éducation des états et gouvernements membres de la Francophonie. Nous avons accueilli des délégations de plus de 30 pays à Bathurst, Nouveau-Brunswick. J’ai beaucoup appris de cette expérience qui s’est voulue un véritable marathon de plusieurs mois, notamment de faire véritablement confiance aux membres de mon équipe, plus de 70 personnes, en croyant dans leurs compétences et en leur donnant toute la latitude possible d’agir tout en ayant droit à l’erreur. L’engagement et la motivation de cette équipe furent sans bornes. Cette expérience m’a aussi appris à m’entourer de personnes qui ont des forces complémentaires aux miennes, principe que je garderai ancré dans toutes les facettes de ma vie.
Qui vous a inspiré, directement ou indirectement? Comment vous ont-ils inspiré?
Plusieurs personnes m’ont inspirée et m’inspirent toujours! En voici quelques-unes…
Denise Caissie, une Acadienne rencontrée pendant mes études universitaires à Trois-Rivières, qui m’inspire depuis plus de 20 ans à développer mon plein potentiel;
Nancy Juneau, une collègue et amie qui m’inspire par sa façon de voir et de croquer dans la vie, par son intelligence émotionnelle exceptionnelle et sa sagesse rebelle;
Michaelle Jean, pour sa motivation à faire une réelle différence sur le terrain, à vouloir changer le monde positivement et à croire dans le potentiel des jeunes, des femmes et de l’art en tant qu’outil de transformation sociale;
Herménégilde Chiasson, artiste et ancien professeur d’histoire de l’art à l’Université de Moncton, qui m’a fait réellement comprendre l’impact et le pouvoir de l’art et de la créativité dans toutes les facettes de la vie.
Qu'auriez-vous fait différemment?
Souvent, je me dis que j’aurais pu faire les choses différemment, mais à bien y penser, nous sommes la ‘somme’ de nos expériences. Nous apprenons de nos erreurs et devenons certainement de meilleures personnes par la suite.
Quelles étaient vos priorités et comment vous ont-elles aidée à surmonter certains des obstacles que vous avez rencontrés?
Plusieurs principes sont à la base de mes actions quotidiennes. En voici quelques-uns :
Toujours avoir l’enfant et la jeunesse en priorité et s’assurer qu’ils soient puissent prendre leur place dans la société dès maintenant.
Toujours agir pour le bien commun et viser la cohésion sociale en favorisant l’épanouissement individuel et collectif.
Voir avec le cœur… J’aime, un point c’est tout.
Vivre le moment présent : Ici et maintenant.
Les rêves sont faits pour être réalisés, alors passons tout de suite à l’action!
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Pédagogue, globetrotteuse, musicienne, citoyenne du monde, féministe